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Fruit La fraise chinoise s'invite à la table des Français

La Chine, aujourd'hui premier producteur mondial de fraises, commence à concurrencer l'Espagne et la Pologne, principaux fournisseurs de fraises aux industries agro-alimentaires, aux confituriers et autres fabricants de sirops.

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"En 5 ans à peine la Chine, avec ses 800.000 tonnes, s'est hissée dans le peloton de tête des producteurs mondiaux de fraises, supplantant largement l'Espagne. Mais la fraise est fragile, elle ne supporte pas des transports prolongés. La chinoise ne peut donc garnir l'assiette des Européens, sauf la congelée utilisée par l'industrie agro-alimentaire", explique Xavier Mas, président de la section nationale Fraise. "En 2004 la Chine a exporté pour la première fois vers la France 4.000 tonnes de fraises surgelées à des prix défiant toute concurrence (12 centimes d'euros le kilo), qui ont été transformées par les confituriers, fabricants de yaourts, de sirops et autres coulis.

L'Espagne, la Pologne et le Maroc demeurent toutefois les premiers fournisseurs des industriels qui ont travaillé, en 2004, plus de 35.000 tonnes de fraises et environ 25.000 tonnes de surgelées, selon un porte-parole de l'Afidem, l'interprofession pour la transformation des fruits. 13.700 tonnes provenaient du Maroc, 12.000 T d'Espagne et 7.500 T de Pologne, selon l'Afidem. En Europe les Français sont les deuxièmes consommateurs de fraises --2,5 kilos par personne et par an (soit 120.000 T) -- derrière les Allemands qui en avalent 3,5 kilos (200.000 T). N'ayant produit en 2005 que 52.000 T (contre 80.000 en 1994), la France a importé 70.000 T principalement d'Espagne. Le Maroc -- 110.000 tonnes produites l'an dernier contre 10 tonnes il y a 10 ans-- est aussi un fournisseur privilégié des marchés français, selon "Fraises de nos terroirs", association regroupant la moitié des producteurs français.

L'Espagne, bien que championne européenne de la culture des fraises avec une production annuelle de 300.000 tonnes (un chiffre quasi stable depuis 10 ans) ne consomme que 10% de sa production. Sur les 3,1 millions de tonnes commercialisées dans le monde (hors Chine), 27%, soit 840.000 tonnes, ont été cultivées en 2005 aux Etats-Unis (premier pays producteur mondial). Viennent ensuite l'Espagne (9%), la Corée du sud et le Japon (7% chacun).

En France (5.000 fraisiculteurs), la fraise est cultivée dans quatre régions: bassin du Grand Sud-Ouest (moitié de la production nationale), bassin Rhône-Méditerranée, Val de Loire et Méditerranée. Quant à la fraise de Plougastel (quart de la production au début du XX ème siècle), qui a fait la renommée de la presqu'île de la rade de Brest, elle ne représente plus que 1 à 2% de la production nationale, avec quelque 900 tonnes par an. Cultivée traditionnellement en serre, la fraise est aujourd'hui souvent produite hors-sol en Bretagne et dans le sud-ouest: sous abris chauffés, les fraisiers sont plantés dans des bacs contenant écorces de pin, tourbe ou fibre de coco.

Pratiquée à hauteur d'homme, la première récolte, à la fin février, permet de concurrencer les premières fraises espagnoles. Ce mode de culture représente 10% de la production nationale. Si les Français apprécient la gariguette et la mara des bois, ils ont tendance à se perdre dans l'offre de fraises (85 variétés), enrichie chaque année de nouveaux produits. Rien qu'en 1998 le Centre interrégional de recherche et d'expérimentation de la fraise (Ciref) en avait créé cinq: ciflorette, cigaline, cireine, ciloé et cigoulette. Selon M. Mas, la campagne 2006 se présente plutôt bien France, surtout si la consommation augmente cette année comme en 2005.

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